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Jan 27, 2016
admin

Une décennie de mouvance poétique (2016)

Astheure publiait au mois de novembre dernier une critique de « L’Acadie n’est pas une carte postale ». Ce spectacle hommage à Gérald Leblanc était présenté dans le cadre du Festival international de littérature à Montréal le 28 septembre 2015. Bien content de lire les commentaires de Geneviève D’Ortun sur ma prestation.

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Crédit photo : Pierre Crépô.

Des voix de l’Acadie actuelle à l’Acadie n’est pas une carte postale : une décennie de mouvance poétique marquée par l’héritage de Gérald Leblanc – Geneviève D’Ortun

27 novembre 2015 · par Astheure · dans Critique artistique.
L’Acadie n’est pas une carte postale, Éric Cormier [direction artistique et littéraire], Montréal, Festival international de littérature, 28 septembre 2015. Soirée de poésie.

Le décor du Lion d’Or est rouge ce soir, comme la majestueuse éclipse lunaire que l’univers nous a servie hier. Nous sommes dans cette salle à l’ambiance très chaleureuse, voire utérine, pour goûter la poésie présentée au Festival international de littérature (FIL), mais aussi pour marquer un triste anniversaire: celui du départ, il y a dix ans, du poète acadien Gérald Leblanc, instigateur d’un mouvement artistique urbain résolument ancré dans l’authenticité et toujours d’actualité. La salle est rouge, mais l’atmosphère est teintée de bleu. De bleu mouvant…

Soulignons qu’en mai 2004 ce même lieu s’animait pour accueillir Les voix de l’Acadie actuelle, une soirée orchestrée par Gérald Leblanc réunissant Frédric Gary Comeau, Bernard Falaise, les Païens, Marc Chops Arsenault, Éric Cormier, France Daigle, Judith Hamel, Christian Roy, Serge Patrice Thibodeau et Marie-Jo Thério. Plusieurs de ces artistes foulent à nouveau les planches du Lion d’Or ce soir pour scander que « l’Acadie n’est pas une carte postale ».

Gérald, je te connais à travers tes très fidèles amis, des artistes pour qui ton énergie vibre encore au quotidien, des gens dont tu teintes toujours les souvenirs d’un éclat de rire. Je te connais à travers ta plume puisque je n’ai pas eu la chance de te croiser ici-bas avant le 30 mai 2005, jour de ton départ. Ce soir, j’ai soif de ta poésie, j’ai hâte de te découvrir à travers le regard de tes anciens complices.

Après une introduction flamboyante du poète Jean-Paul Daoust, maître de cérémonie pour la soirée, Éric Cormier, le concepteur de l’hommage, donne le coup d’envoi. Se succèdent ensuite une projection du court-métrage Mouvance de Chris LeBlanc et des performances de Gabriel Robichaud, Georgette LeBlanc, Fredric Gary Comeau, Joseph Edgar, Daniel Dugas, Serge-Patrice Thibodeau et Marie-Jo Thério, le tout accompagné en musique par les délicieuses ambiances de Marc Chops Arsenault (basse), Bernard Falaise (guitare) et Philippe Melanson (percussions) et tissé de lectures d’œuvres de Leblanc choisies par Jean-Paul Daoust.

La réunion éclectique d’artistes de L’Acadie n’est pas une carte postale donne lieu à quelques moments de partage particulièrement réussis, denrées trop rares (et donc savoureuses) lors des conventionnelles soirées de poésie. Quel plaisir que de redécouvrir le court-métrage Mouvance qui nous fait sillonner Moncton en suivant la voix de Leblanc accompagnée des Païens[1], de rigoler devant la spontanéité désarmante de Georgette LeBlanc, d’être bercé par la voix envoûtante de Fredric Gary Comeau qui mord dans ses mots jusqu’à en briser le sens pour créer un nouveau rythme… Au chapitre des lectures percussives, le public est bien servi ce soir: les chansons enlevantes offertes par un Joseph Edgar à l’énergie communicatrice viennent agréablement ponctuer l’événement. La contribution originale de Daniel Dugas dans cet amalgame poétique vient quant à elle des montages audio-vidéo très réussis qui accompagnent ses lectures: les associations d’images proposées frappent l’imaginaire du public et fournissent à ses textes une nouvelle profondeur. Et, bien entendu, la vocaliste et improvisatrice hors pair Marie-Jo Thério rayonne sur scène, illuminant le Lion d’Or par la poésie incarnée que sont les mots de Leblanc dans sa bouche : une grandiose finale pour une soirée qui pourrait autrement, de par son format conventionnel, sombrer dans la répétition et l’uniformité.

Là où l’événement perd de son panache, c’est dans sa structure répétitive, donc prévisible, et dans ses longueurs… Déception ici face à l’uniformité des nuances dans la lecture de Gabriel Robichaud qui offre au public une performance plutôt égale sur un ton révolté et à un fort volume d’un texte coécrit avec Jean-Philippe Raîche. Complètement aux antipodes côté intensité, Serge Patrice Thibodeau livre, plus tard dans la soirée, une performance s’étirant en longueur, heureusement colorée par des interventions musicales inventives de Bernard Falaise à la guitare.

Une question subsiste à la suite de cette soirée-hommage à Gérald Leblanc: comment pourrions-nous revisiter le format traditionnel des soirées de lecture avec musique de manière à créer un spectacle engageant et mémorable ? Une partie du problème se trouve peut-être dans la courte préparation habituellement dévolue à la mise en place d’un tel événement. Bien entendu, la rencontre spontanée entre plusieurs artisans des mots et des sons peut donner lieu à des moments d’abandon et de communion d’une force brute ou encore permettre l’expression d’une fragilité ou d’une vulnérabilité troublantes: lorsque des artistes improvisent sans filet, ils embrassent le risque, ils foncent, ils se font confiance, ils se livrent et s’accueillent. Or, dans ce cas-ci nous ne sommes pas dans l’improvisation pure: le matériau de base de chaque segment est déterminé par le choix du poème et de son interprétation par l’auteur. Des périodes de répétition et d’exploration plus longues entre les invités et les musiciens permettraient peut-être de dégager plus clairement les ambiances et les sonorités particulières des textes…

Malgré l’impact de l’œuvre de Leblanc en poésie francophone nord-américaine (en entrevue, Jean-Paul Daoust le compare à Miron), le Lion d’Or n’est pas plein ce soir. Face à la diminution de la fréquentation de spectacles en salle, les artisans de la scène se voient contraints de redoubler d’efforts pour attirer le public, et la soirée de poésie n’échappe pas à ce phénomène. Peut-être que l’intérêt de ce type d’événement passe obligatoirement par une réflexion et une refonte de son format de la part de ses principaux créateurs (poètes, musiciens et concepteurs), car il ne suffit plus de simplement enchaîner des rencontres pour orchestrer un spectacle au contenu substantiel. Gérald aurait dit : « Surprenez-moi »…

Finalement, le pari de L’Acadie n’est pas une carte postale est presque gagné: des thèmes chers à Leblanc (le voyage, la quête d’identité, le positionnement social) ont été soulignés par les auteurs invités afin de créer un hommage en tissant des ponts entre son œuvre et la poésie actuelle. Par contre, la partie « hommage » de la soirée, bien que très tangible dans l’animation de Jean-Paul Daoust, n’est distillée que par quelques rares commentaires de Fredric Gary Comeau et de Joseph Edgar. Elle ne prend tout son sens que durant la prestation de Marie-Jo Thério, qui partage avec le public quelques souvenirs personnels et émouvants qu’elle garde de l’homme. Cette disparité entre le contenu émotionnel de l’animation et les prestations d’auteurs crée un hiatus avec lequel le public doit composer pour se construire une image du poète. La soirée comporte par ailleurs des extraits d’ouvrages attendus de Georgette LeBlanc et Fredric Gary Comeau.

Gérald : ton legs artistique et personnel est si riche que nous nous réunirons encore souvent pour le souligner. À la prochaine, donc. See you next time.

[1] La trame sonore du court-métrage vient d’une captation live du spectacle Les Étoiles filantes présenté au Lion d’Or en 2004.

WEB

Dec 21, 2015
admin

Rapport résidence d’écrivain (2015)

La résidence d’écrivain au Département d’études françaises de l’Université de Moncton m’a permis de travailler sur mon projet « Formats », où l’architecture des formats d’images du cinéma et de la vidéo est utilisée comme outil de création. J’ai concentré la plus grande partie de mon travail d’écriture poétique à l’exploration de deux formats populaires : le format écran large (16/9) et le format historique de la télévision (4/3). De plus, j’ai eu l’occasion de participer à une série de rencontres avec la population universitaire.

Voici en résumé le retour sur ce qui a été réalisé.

Jeudi de la Librairie
La Librairie acadienne et le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les cultures en contact (GRICC) de la Faculté des arts et des sciences sociales m’ont invité au premier Jeudi de la Librairie de la saison 2015-2016, qui a eu lieu le 5 novembre à la Librairie acadienne du Campus de l’Université de Moncton de 16 h 30 à 18 h. Nicolas Nicaise, chargé de cours et doctorant au Département d’études françaises, animait la rencontre. Après la présentation j’ai fait la lecture de quelques textes.

Conférence + lancement
Le Département d’études françaises m’invitait à prononcer une conférence publique intitulée : « La poésie et la galère de notre temps ». La conférence a eu lieu le jeudi 3 décembre 2015 à 16 h, à la Librairie Acadienne, pavillon Taillon et a été suivi du lancement de mon nouveau livre intitulé L’Esprit du temps / The Spirit of the Time.

Résumé du livre
L’esprit du temps / The Spirit of the Time est un projet d’écriture sur la couleur. Le poète et essayiste utilise les cartes des échantillons de couleurs disponibles dans le commerce — les nuanciers de Benjamin Moore, Ralph Lauren, Behr, Earthpaint, Taubmans et d’autres — comme éléments de base pour créer une géopoésie de la ville de Sydney, en Australie.

Si la couleur est un élément de joie et de surprise, les noms inventés par les compagnies de peinture deviennent soudainement une surprise dans une surprise. En effet, que peut-on dire d’une société qui baptise ses couleurs de noms aussi évocateurs que Mur d’école, Étincelle d’amour ou Croûte de biscuit Graham? Quelque part, ces nouvelles appellations sont des reflets culturels, des images-miroirs de notre société. Elles expriment ce que nous sommes, maintenant, le Zeitgeist : l’esprit du temps.[1]

Citations gratuites
Le projet « Citations gratuites » était un jeu d’écriture basé sur le hasard qui a eu lieu à la Pavillon des Arts ainsi qu’à la Bibliothèque Champlain. (Le 26 novembre 2015 de 14 h à 15 h au Pavillon des Arts et le 10 décembre 2015 de 14 h à 16 h à l’entrée de la Bibliothèque Champlain). Les étudiants étaient invités dans un premier temps à choisir au hasard un de mes neuf livres de poésie. Ils devaient ensuite choisir une page du livre et finalement une strophe de cette page. L’extrait était retranscrit sur une carte de visite que je donnais à l’étudiant en lui suggérant de bien garder le papier dans son portefeuille comme un gage de succès pour la période des examens. Cet évènement-performance a eu lieu à deux reprises et m’a permis de rencontrer une centaine de personnes. Les strophes sélectionnées ont été utilisées pour reconstruire de nouveaux textes qui seront publiés sur mon blogue plus tard cette année.

Présentation – Le texte poétique
Le 16 novembre 2015
Le professeur Maurice Raymond m’a invité à faire une présentation dans la classe « LITT2403 – Le texte poétique ». La présentation, d’une heure et quart, était axée sur les rapports texte/image de mon livre « L’Esprit du temps / The Spirit of the Time ». J’ai lu des extraits du livre en plus de proposer une série de vidéo poèmes.

Addenda
Lors de ma résidence, deux évènements poétiques se sont ajoutés au calendrier.

Le 28 septembre 2015, je participais au spectacle « L’Acadie n’est pas une carte postale ». Cet hommage à Gérald Leblanc était présenté dans le cadre du Festival international de littérature à Montréal. Geneviève D’Ortun disait de ma présentation dans le webzine ASTHEURE : « La contribution originale de Daniel Dugas dans cet amalgame poétique vient quant à elle des montages audio-vidéo très réussis qui accompagnent ses lectures: les associations d’images proposées frappent l’imaginaire du public et fournissent à ses textes une nouvelle profondeur. »[2]

Enfin, le 12 décembre 2015, je participais au « 43 200 secondes » le marathon littéraire de la revue Ancrages.

Je remercie le Conseil des Arts du Nouveau-Brunswick et l’Université de Moncton pour cette opportunité.

Daniel H. Dugas
Le 1er février 2016

[1] Édition Prise de parole : L’esprit du temps / The Spirit of the Time http://www.prisedeparole.ca/titres-livre/?id=519
[2] Des voix de l’Acadie actuelle à l’Acadie n’est pas une carte postale : une décennie de mouvance poétique marquée par l’héritage de Gérald Leblanc – Geneviève D’Ortun : http://astheure.com/2015/11/27/des-voix-de-lacadie-actuelle-a-lacadie-nest-pas-une-carte-postale-une-decennie-de-mouvance-poetique-marquee-par-lheritage-de-gerald-leblanc-genevieve-d/

 

Daniel H. Dugas

Artiste numérique, poète et musicien, Daniel H. Dugas a participé à des expositions individuelles et de groupe ainsi qu’à plusieurs festivals et événements de poésie en Amérique du Nord, en Europe, au Mexique et en Australie. Son treizième recueil de poésie « émoji, etc. » / « emoji, etc. » vient de paraître aux Éditions Basic Bruegel.

Daniel H. Dugas is a poet, musician, and videographer. He has participated in solo and group exhibitions as well as festivals and literary events in North America, Europe, Mexico, and Australia. His thirteenth book of poetry, 'émoji, etc.' / 'emoji, etc.' has been published by the Éditions Basic Bruegel Editions.

Date : Mars / March 2022
Genre : Poésie / Poetry
Français / English

émoji, etc. / emoji, etc.

Date: Mai / May 2022
Genre: Vidéopoésie/Videopoetry
Français/English

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