Browsing articles in "press"
Apr 21, 2020
admin

Videopoetry = Vidéopoésie by Sarah Tremlett (2020)

Videopoetry = Vidéopoésie
by Sarah Tremlett, published april 21, 2020 – updated april 23, 2020

Wonderful news that the mammoth – over 400 pages – publication Videopoetry = Vidéopoésie by leading Canadian videopoets Valerie LeBlanc and Daniel H. Dugas is now out online https://dr.library.brocku.ca/handle/10464/14790

Published by Brock University’s Small Walker Press it is a comprehensive survey of their collaboration over a thirty-year period. Catherine Parayre has written the French introduction, with Lucy English writing in English. It has also been my pleasure to contribute an essay on their extraordinary body of work. In my research it took me a long time to get to know (and relish) all their developments. I am particularly fond of their use of documenting first-hand experience as in ‘Slices of Life’ from the nineties for example; as well as their finely crafted and important ecopoetry films of more recent years. For my in-depth analysis on their filmic and poetic techniques please check out the book itself.

But I would just like to say that what adds to the poetry (that is always succinct, and of its time and place whilst setting us on a philosophical path), is the fact that it is bilingual. This can create comparisons (visual as well as verbal), as one language is typeset next to the other, but also reminds us of their Canadian roots, and all its associations and influences (geographic, artistic and political). The poetry and the videos emanate not just from the combining of two creative fields, and the collaboration and consequent creative marriage of two people, but two significant cultures. This ‘bilinguality’ extends our understanding of what it means to be not just poetically engaged and enlightened but politically aware in the 21st century. Go Read!!!!

 

http://liberatedwords.com/2020/04/21/videopoetry-videopoesie/

Apr 14, 2018
admin

Vision poétique d’un endroit atypique (2018)

in-the-swamp-b-wp

Le Regroupement des Éditeurs Franco-Canadiens (REFC)
par Alice Côté Dupuis
4 avril 2018

Vision poétique d’un endroit atypique

Partenaires dans la vie comme dans la création, les poètes Daniel H. Dugas et Valérie LeBlanc se spécialisent dans la vidéo-poésie depuis le milieu des années 1980. C’est en utilisant les images et le texte pour dire et évoquer que le couple nous propose un voyage poétique dans le Parc national des Everglades, aux États-Unis, dans Everglades, un ouvrage qui n’a toutefois rien du guide touristique, paru aux Éditions Prise de parole.

Les Everglades, en Floride : l’un des plus grands parcs nationaux des États-Unis, avec ses 1,5 million d’acres; une véritable rivière d’herbes à l’écosystème fragile, une zone humide importante où un système de rivières coule vers le sud-ouest de l’État. Il y avait certainement là de quoi inspirer au tandem Dugas-LeBlanc de nombreux textes et aussi, beaucoup d’images. C’est en juillet 2014 que les deux s’y rendent la première fois, après avoir été acceptés comme artistes en résidence; mois durant lequel ils multiplieront les explorations, tantôt avec une botaniste, tantôt avec un hydrologiste, toujours en étant impressionnés par la grandeur et la beauté de la nature.

Après avoir exploré l’ensemble du Parc, ce qui nous avait interpellé, c’était vraiment la présence humaine dans le paysage, que ce soient les interventions qui ont été faites au niveau de la canalisation, comme à Chekika, ou encore dans le milieu du Parc, où on retrouve par exemple une base de missiles construite dans les années 1960 durant la crise des missiles de Cuba, raconte Daniel H. Dugas, visiblement vivement marqué par cette expérience hors de l’ordinaire. Au terme de ce mois d’exploration, le couple a réalisé douze vidéo-poèmes ainsi que douze marches sonores qui sont disponibles pour écoute en ligne, sur le web, et après, on s’est dit que le but, ce serait de faire un livre avec tout ça, parce qu’on mélange images et textes, et le livre permet de véhiculer l’ensemble du projet d’une belle façon.

Leur inspiration est donc surtout venue de la présence humaine, mais aussi de la métaphore du marais, qui a toujours eu une connotation négative (en anglais, quand on est super occupés, on dit qu’on est swomped ou en français, tu as tellement de travail que tu es submergé) mais qui, raconte le poète, est au fond l’une des plus grandes éponges naturelles qui filtre l’eau. C’est vraiment important et incroyable en même temps, alors on a voulu jouer là-dessus, sur la métaphore du marais, du marécage, mais on a aussi voulu souligner l’influence de l’être humain sur la nature. Mais je crois que malgré tout, il y a aussi l’aspect de la vivacité et de la résilience de la nature qui ressort dans le livre, ajoute celui qui a été marqué par l’immensité du lieu, qu’il qualifie de grande force de la nature sur la planète.

Dans le livre, l’accent est sur les images et les textes qu’on a fait, mais surtout sur les liaisons entre les deux. C’est poétique, nous rappelle Valérie LeBlanc, qui elle, a été frappée par la grande paix et la tranquillité qu’elle a retrouvées dans cet environnement particulier, où beaucoup d’animaux – dont plusieurs dangereux, comme des pythons – rôdent aussi. Les artistes, comme les poètes qui utilisent des mots qui sont dans le dictionnaire, utilisent du visuel qui existe dans la nature et les transforment pour dire des choses, comme les poètes transforment des mots pour aussi dire des choses, illustre Daniel H. Dugas pour expliquer leur travail de surimpression et de transformation des images dans leurs vidéo-poèmes.

Pour le tandem, l’image, tout comme le mot, suggère et évoque : les métaphores et autres procédés existent aussi dans l’art visuel. Nous sommes tous les deux impliqués dans le texte et l’image, depuis plusieurs années; c’est notre spécialité. Les mots amènent des images aussi, avance Valérie LeBlanc, tandis que son partenaire insiste sur l’interrelation entre le texte et l’image dans leur œuvre : entre le texte et l’image, il y a toujours un va-et-vient de l’œil, et aussi de l’imaginaire. Les deux se complètent, s’entrecroisent, se propagent; il y a quelque chose qui se passe au niveau de l’interaction entre les deux. Daniel H. Dugas trouve d’ailleurs que c’est là que réside l’intérêt pour le lecteur : le fait de devoir, en quelque sorte, remplir les cases blanches entre le texte et l’image et imaginer les morceaux qui manquent.

Cité en exemple, le vidéo-poème The Hole in the Donut, à propos d’une forêt d’une trentaine d’acres dans le Parc national qui a été rasée jusqu’à la roche en raison d’une espèce envahissante qui a fait des dommages au lieu, pour lequel Dugas et LeBlanc ont surimprimé des images de topiaires – des animaux sculptés dans de la verdure – qui surgissent de la roche pour prendre position sur un terrain qui semble hostile. Ça représente l’interférence humaine, le changement que les humains veulent imposer sur la nature, explique Valérie LeBlanc, avant de citer un autre exemple : le texte La mort le matin, écrit à la mémoire du premier garde forestier du Parc à protéger les oiseaux à plumes, en raison du braconnage au début du XXe siècle. En prenant des images sous-marines de la baie de la Floride et en surimprimant des images de femmes avec des chapeaux de mode à plumes, la paire envoie un message plutôt clair.

Sur La dernière panthère, une des marches sonores de cet ouvrage bilingue français-anglais, les deux posent aussi des questions sur l’existence des humains en parallèle avec celle des animaux sauvages, et comment on négocie la présence de chacun. Finalement, si Everglades n’est pas un guide touristique, il est certain qu’il permet néanmoins de découvrir d’un point de vue très singulier cet endroit atypique, et de faire réfléchir le lecteur à l’importance de la diversité humaine et naturelle. Mais ce que Valérie LeBlanc souhaite que leur livre évoque, c’est surtout que l’environnement a beaucoup à offrir. Il faut prendre le temps de tout voir réellement; c’est important d’être vraiment là, dans le moment présent, d’observer et de s’imprégner.

L’ouvrage de poésie texte-images Everglades, de Daniel H. Dugas etValérie LeBlanc, est paru aux Éditions Prise de parole.

 

http://refc.ca/56-everglades-de-daniel-h-dugas-et-valerie-leblanc/

 

Apr 14, 2018
admin

Everglades: quand la poésie se porte à la défense de la nature (2018)

Par SYLVIE MOUSSEAUmardi 3 avril 2018
Acadie Nouvelle

death-water-b-wp

Véritable ode à la beauté et à la fragilité de l’environnement, le livre Evergladesde Daniel H. Dugas et Valérie LeBlanc qui allie photographie, poésie, récits narratifs et analyse nous transporte au cœur d’une nature menacée et marquée par le présence de l’être humain.

Les régions marécageuses constituent une source d’inspiration pour les artistes depuis longtemps. Dans cet essai poétique publié en français et en anglais chez Prise de parole, les auteurs de Moncton retracent en photo et en poésie leur expédition à travers le parc national des Everglades dans le sud de la Floride, tout en mettant en lumière leur approche artistique. Il figure parmi les plus grands parcs nationaux des États-Unis, avec 1,5 million d’acres. Le tandem d’artistes s’est attardé à la présence humaine et à son interaction avec l’environnement du parc.

«L’être humain est le pire des envahisseurs. C’est ce qui menace le plus la survie des espèces», a soulevé Daniel H. Dugas.

Malgré les efforts de restauration pour protéger l’écosystème du sud de la Floride, en 2010, l’UNESCO a remis les Everglades sur la liste des sites en péril. Valérie LeBlanc souligne que toute la canalisation des eaux construites dans le sud de la Floride a considérablement nui à la faune et à la flore de la région. Dans un des textes, Daniel H. Dugas et Valérie LeBlanc comparent les Everglades à un sablier, chaque grain de sable étant un animal.

«Nous le regardons se vider un battement d’aile à la fois un coup de nageoire à la fois. Quand la dernière espèce aura disparu que restera-t-il à documenter?» (extrait tiré du poème Une heure).

Le livre qui se déploie en trois volets rassemble des images traitées tirées de 12 vidéos poétiques, des poèmes, des récits, les photographies de 12 marches sonores et une section qui vient documenter le parcours des deux artistes. À la fois écrivains, poètes, artistes numériques, vidéastes et photographes, Valérie LeBlanc et Daniel H. Dugas livrent un ouvrage complet d’une belle ampleur qui documente toute la recherche qu’ils ont menée depuis quatre ans. Ces deux artistes qui forment aussi un couple dans la vie travaillent ensemble depuis de nombreuses années.

Fortement inspirés par les Everglades, ils ont commencé leur projet en 2014, lors d’une résidence d’un mois dans le parc au milieu de l’été. Dans ce climat subtropical, juillet est synonyme d’extrême chaleur, d’humidité et d’abondance de moustiques. Munis de leur caméra et vêtus d’habits antimoustiques, ils ont arpenté plusieurs régions du parc et des environs afin de créer leurs vidéos poétiques.

«Ce qui nous intéressait à chaque endroit, c’était la présence humaine que ce soit des ruines d’un ancien lieu, l’impact de l’être humain ou encore ce qu’ils font maintenant. On peut voir, entre autres, un lieu qui s’appelle Hole-in-the-Donut où il y avait une plante exotique – le Poivrier brésilien – qui a envahi le parc et les botanistes ont tout éradiqué la plante jusqu’à la pierre.»

Des ambassadeurs
Les deux artistes documentent la situation de façon poétique et visuelle. Le résultat est étonnant. Selon eux, l’art apporte un éclairage différent dans le discours environnemental et permet à la fois de montrer la fragilité et la résilience de la nature.

Le vidéopoète utilise différents procédés pour traiter l’image et ainsi créer des métaphores visuelles. Les marches sonores se basent davantage sur l’audio et les textes sont plus narratifs. Les deux artistes sont retournés à plusieurs reprises en Floride. Ils ont présenté leurs projets, leurs vidéos et ont participé à une exposition. Après les vidéos, ces deux spécialistes de l’art numérique ont eu envie de publier un livre, afin d’avoir un document permanent.

«On travaille beaucoup dans le numérique, ça dure un certain temps et après, ça passe, tandis qu’un livre on peut le garder tous les jours», a mentionné Valérie LeBlanc.

Le couple travaille à plusieurs projets géopoétiques, dont un sur la biosphère de la baie de Fundy. Daniel H. Dugas souligne qu’il y a plusieurs parallèles à faire avec les Everglades.

«Avec Fundy, on voulait faire un projet dans le lieu où nous vivons. Il y a quand même des liens intéressants avec la Floride, comme les oiseaux migrateurs, les courants marins, la fin des ouragans.»

Ce projet de vidéos poétiques devrait être complété d’ici la fin de l’année 2018 ou au début 2019.

«Avec ça, nous avons découvert beaucoup d’endroits que nous ne connaissions pas avant. Ce sont des endroits spectaculaires et on veut les montrer dans les vidéos», a ajouté Valérie LeBlanc.

Tiré en quantité limitée, le livre Everglades qui est disponible en librairie sera lancé le 26 avril, de 17h à 19h, à l’Hôtel Delta Beauséjour dans la cadre du Festival Frye à Moncton. Il y aura aussi un lancement à Miami en novembre prochain. À la suite du lancement à Moncton, tous les vidéos seront disponibles en ligne pour le public.

https://www.acadienouvelle.com/arts-et-spectacles/2018/04/03/everglades-quand-la-poesie-se-porte-a-la-defense-de-la-nature/

Jan 28, 2017
admin

New Brunswick Art Bank acquisitions exhibition (2017)

The Moncton Times and Transcript
Entertainment, Saturday, January 28, 2017, p. E4

New Brunswick Art Bank acquisitions exhibition on until Feb. 6
Margaret Patricia Eaton

Every two years, the New Brunswick Art Bank presents a touring exhibition of its recent purchases. It opened at the Dieppe Arts & Culture Centre on Jan. 12 and will remain until Feb. 6, after which it moves on to Fredericton, Florenceville, Edmundston, St. Andrew’s, Saint John and Campbellton, wrapping up in October in Miramichi.

When the tour ends the 18 acquired works will become part of the permanent collection of the Province of New Brunswick, which was established in 1968 to celebrate and promote outstanding contemporary art. As such, they’ll be displayed in government offices, boardrooms and public spaces in provincial government buildings. Some of the works may also be included in the VanGo Program, a series of exhibitions which tours public schools throughout the province.

This biannual exhibition is one I enjoying as it provides an opportunity to see the work of artists from across the province. More than half of the artists represented ­ 11 of 18 ­ are from southeast New Brunswick, suggesting there is something special going on in the art scene in our region. Out of the five selection collection members only one is from Moncton, Jean­Dénis Boudreau.

The evening presented an opportunity for me to get caught up with some of the artists I’ve profiled in the past, including Dominik Robichaud, who’s completing her degree in art therapy and will be mounting a major exhibition at the Dieppe Arts & Culture Centre on Feb. 11. It was also an opportunity to meet other local artists that I knew of, but hadn’t met. As a result I was able to speak briefly with internationally acclaimed fibre artist Anna Torma and the multidisciplinary team of Valerie LeBlanc and Daniel Dugas, who told me about a recent journey to Kenya where they were invited to read poetry. I’m hoping that within the next few months I’ll have an opportunity to get to know them better and feature them here.

The Artists
Marjolaine Bourgeois, Moncton, fibre arts, printmaking;
Marsha Clark, Fredericton, paint and mixed media on Mylar;
Daniel H. Dugas, Moncton, literary arts, media arts, digital technology;
Alexandrya Eaton, Sackville, painting;
Paul Griffin, Sackville, sculpture/photography;
Denis Lanteigne, Caraquet, installations, photography;
André LaPointe, Moncton, sculpture/ land art, photography;
Valerie LeBlanc, Moncton, visual, film and digital arts;
Mario LeBlanc, Moncton, sculpture; Mathieu Léger, Moncton, photography, video and installation work; Ann Manuel, Fredericton/St. Andrew’s, multidisciplinary;
Paul Mathieson, Saint John, painting;
Shane Perley­Dutcher, Nekootkook (Tobique) First Nation, weaving, wood carving, silver work; Dominik Robichaud, Moncton, painting;
Neil Rough, New Brunswick born, Toronto­based, photography;
Karen Stentaford, Sackville, photography;
Anna Torma, Baie Verte, fibre arts;
Jennifer Lee Weibe, Fredericton, painter.

The Selection Committee

Ned Bear, Fredericton. During his 35­year career as an Aboriginal artist, Bear has focused on contemporary interpretations of traditional spiritual beliefs as expressed through masks and sculptures. He is a graduate of the New Brunswick College of Craft & Design, NSCADU and UNB. He is also the recipient of a 2006 fellowship from the Smithsonian Institute.

Jean­Denis Boudreau, Moncton. After studying animation before graduating with a visual arts degree from l’Université de Moncton, Boudreau was the Atlantic region finalist for the 2007 Sobey Art Award and has participated in numerous group and solo exhibitions.

Élisabeth Marier, Caraquet. Marier holds a degree in graphic arts, worked for over 20 years in glassmaking in Montreal at Éspace Verre and is a founding member of Caraquet’s Constellation bleu, an artist­run centre.

Michael McEwing, Carlton County. McEwing holds fine arts, multimedia and education degrees and is co­founder of the River Valley Arts Alliance and Woodstock’s annual DoorYard Arts Festival.

Jean Rooney, Fredericton. Rooney achieved a Master of Arts in Ireland, has exhibited internationally and in addition to her studio practice is an instructor at the New Brunswick College of Craft & Design.

Margaret Patricia Eaton Margareteaton16@gmail.com A freelance writer, photographer and poet, Margaret’s weekly column focuses on artists, galleries and art issues in southeast New Brunswick.

http://dandatadugas.tumblr.com/post/158273837665/new-brunswick-art-bank-acquisitions-exhibition-on

Jul 14, 2016
admin

Faire de la couleur un art du texte (2016)

ASTHEURE-logo

FAIRE DE LA COULEUR UN ART DU TEXTE : UNE GÉOGRAPHIE D’INTENSITÉS DANS L’ESPRIT DU TEMPS/THE SPIRIT OF THE TIME DE DANIEL H. DUGAS – VALÉRIE MANDIA

12 juillet 2016 · par Astheure · dans Critique artistique.

Dugas, Daniel H. L’Esprit du temps/The Spirit of the Time, Sudbury, Prise de parole, 2015, 109 p.

Notre regard sur les rapports entre la peinture et la poésie est vraisemblablement teinté par la lecture qu’en a fait G. E. Lessing dans son Laocoon[1], insistant sur leur différence fondamentale : la peinture est un art de l’espace et la poésie un art du temps. L’Esprit du temps/The Spirit of the Time de Daniel H. Dugas, ouvrage bilingue publié en décembre 2015 aux Éditions Prise de parole, intéressera sans conteste les théoriciens et les artistes contemporains de l’art et de la littérature qui, comme lui, démentent cette lecture dichotomique. En effet, dans son plus récent opus, l’artiste multidisciplinaire acadien explore la peinture comme un art du temps et la poésie, comme un art de l’espace.

Ce qui retient mon attention quant à la création de ce « projet d’écriture sur la couleur » (p. 8) est précisément les différents rapports texte/image à l’œuvre dans un livre qui repense la lecture de la photo, de la couleur et de l’écoumène[2] d’une ville, soit la relation de l’humain à son milieu, à la lumière de la palette qui habite une communauté urbaine, plus précisément, à partir des différentes appellations que les fabricants de peinture donneraient aux couleurs de cette palette. Ainsi pensée, la matière colorante devient une sémantique vécue, c’est-à-dire une façon d’habiter les différents sens des mots qui servent à nommer ces couleurs. Elle « exprim[e] ce que nous sommes, maintenant, le Zeitgeist : l’esprit du temps » (p. 8), notre façon d’être dans le monde par la couleur, « chaque vie [étant] une couche, chaque décennie une couleur » (p. 15). En ce sens, chez Daniel H. Dugas, l’écoumène se transforme en atelier-monde.

De la couleur au texte
L’Esprit du temps/The Spirit of the Time rend compte du séjour du poète à Sydney en Australie lors d’une résidence d’écrivain. À l’aide des applications mobiles de différentes compagnies de peinture commerciale, sorte de cartes d’échantillons de couleurs, il a cerné les tons qui lui paraissaient « vibrer avec le plus d’intensité » (p. 8) dans les photographies prises au cours de son exploration du sud-est du continent australien. Les noms de couleurs inventoriés par les différents fabricants de peinture — haleine de lézard, douce biche, opulence — deviennent le punctum[3] de l’image, cet élément de surprise, ce détail qui surgit et qui brouille le sens de l’œuvre, ont été fédérateurs de sa démarche qui s’intéresse aux interactions entre les arts, entre les médias.

Plus ambitieux que ses autres titres où se rencontraient déjà sa poésie essayistique et ses images numériques, ce livre se distingue par sa complexité et sa richesse. Si les textes ne suscitent pas tous le même intérêt et s’il semble y avoir un déséquilibre dans l’aspect esthétique des photographies — de toute façon c’est le concept qui est intéressant et le fait que les photos s’apparentent davantage à celles d’un album de voyage ne fait que rendre de façon plus « instantanée » l’esprit de Sydney — les choix esthétiques et éditoriaux ont le mérite d’orienter notre lecture et notre compréhension du projet. Le papier mat de la version imprimée offre des teintes bien saturées et permet d’apprécier la « matière première » du texte : la couleur. Bien que le livre demeure accessible à un large

public grâce à l’édition électronique, l’édition imprimée, limitée à 50 exemplaires, permet une meilleure appréciation de ce « beau livre », décrit « à la fois [comme] un livre de photographie, un recueil de poésie et un essai lucide mais ludique[4] » que l’on pourrait aussi appeler, livre d’artiste. Peu importe la compétence du lecteur, la légende placée sous l’image intervient pour nourrir ses réflexions sur la façon dont s’est fait le passage de l’image au texte d’accompagnement. L’imbrication du textuel et du pictural se fait sur la double page. Les photos présentées sur la page de gauche sont accompagnées des appellations des deux couleurs sélectionnées dans l’image et de la source respective de chacune (Benjamin Moore, Ralph Lauren, Behr, Earthpaint, etc.), de « marqueurs » — mots-clés ayant orienté la lecture de l’image et l’écriture du texte — et d’une pastille de couleur qui engage un regard assidu, encourageant le lecteur-spectateur à localiser dans l’image la couleur contenue dans la pastille. C’est le cas, notamment, du texte « Enfer sépia » côtoyant une photo qui, au premier coup d’œil, n’apparaît qu’en noir et blanc. Où se terre la couleur rouge présentée dans la pastille? Où se cache « [l]es rivières de sang » (p. 33) annoncées dans le texte? En regardant la photographie de plus près, l’œil découvre de minuscules taches rougeâtres. Qui aurait cru que dans cette représentation d’une scène obscure d’abattoir se dissimulait un coucher de soleil à l’horizon, nom de la couleur rouge A31-6 donné par la compagnie Olympic (p. 32)?

esprit-du-temps-page-32-small

Les rapports texte/image
La plupart du temps, le texte décrit l’image. Son rapport à la photo en est donc souvent un d’imitation : « des super yachts / amarrés / aux super quais » (p. 27), un « feu de camp » (p. 35), « [d]ans le parc du jardin botanique / les statues des quatre saisons » (p. 37), « une couverture d’un VHS » (p. 41). Parfois, le texte explique une photo plus abstraite et la recontextualise dans l’espace : « les murs » du Blackwattle Café (p. 15), « une boîte à biscuit » (p. 45), « [d]eux gouttes de vin » (p. 63).

esprit-du-temps-page-62-small

D’autres fois encore, il complète un objet coupé par le cadrage de l’image. À titre d’exemple, « Le ciel de ciment », accompagnant la photographie de « [s]tatues d’enfants » dont on ne voit que la partie inférieure, parachève la sculpture : « Le garçon / grièvement blessé / tient un parapluie » (p. 68-69). En nommant cet accessoire, le texte dirige le regard vers des détails de l’image que tout le monde n’aurait pas décelés : le parapluie est bien présent dans l’image, accoté au mur d’un édifice.

esprit-du-temps-page-68-sm

Dugas explore toutes les possibilités que lui offrent les couleurs écrites. « Chihuahueño » (p. 51), le poème le plus ludique du recueil, devient presque inintelligible, sinon surréaliste. Le poète trace le portrait d’« un petit chien tout à fait adorable » à l’aide des noms de couleurs inventés par différentes compagnies de peinture. Si l’on avait à recomposer le portrait pictural de l’animal d’après ce texte, le chihuahua se métamorphoserait drastiquement :

« Tamia rayé autour des cheville / Cabane en bois sur les côtés / un peu de Moineau sur le visage / Peau de mouton sur sa tête / un soupçon Déesse des pêches / un grain de Vacher là-haut / sans oublier les incontournables / Sucre d’érable / Maison d’écorce Mark Twain. » Toutes ces expressions pour dire les différentes nuances compromettent l’image, la recréent, ouvrent l’imaginaire du lecteur. Le poète montre ainsi que « [le mot] est porteur de fictions, de fabrication imaginaires » (p. 9).

esprit-du-temps-page-50-sm

Une limite élastique
L’Esprit du temps/The Spirit of the Time de Daniel H. Dugas explore la limite élastique entre le langage et la couleur qui, traditionnellement, « fait apparaître de manière exemplaire les limites du discours[5] ». Déjà, en 1998, l’auteur annonçait son désir de lire le temps dans la peinture : « lis-moi l’avenir / dans les nuances des couleurs / qui dansent / dans les pots des vidanges d’huile / lis-moi la peinture des maisons / qui s’écaillent / et qui sèchent au soleil[6] ».

[1] G. E. Lessing, Du Laocoon, ou des limites respectives de la poésie et de la peinture , traduit de l’allemand par Charles Vanderbourg, Paris, Antoine-Augustin Renouard, 1802 [1766].

[2] Terme utilisé par le géographe Augustin Berque.

[3] Notion développée par Roland Barthes dans La chambre claire : note sur la photographie, Paris, Cahiers du cinéma, 1980.

[4] Prise de parole, dossier L’Esprit du temps/The Spirit of the Time.

[5] Bernard Vouilloux, De la peinture au texte : l’image dans l’œuvre de Julien Gracq , Genève, Librairie Droz, 1989, p. 50.

[6] Daniel H. Dugas, « Lis-moi l’avenir », La limite élastique, Moncton, Perce-Neige, 1998, p. 76.

À propos…

Crédit photo : Éditions Prise de parole.

À la croisée de la littérature et de la peinture, les recherches de Valérie Mandia ont pour champs d’intérêt les rapports entre les deux paroles artistiques ainsi que la figure de l’auteure-artiste. Ayant étudié les arts visuels et la littérature à l’Université d’Ottawa et terminé en 2012 une maîtrise en création littéraire, Valérie Mandia prépare aujourd’hui une thèse de doctorat (FQRSC) où elle réfléchit sur l’intermédialité à l’œuvre chez Leonor Fini.

May 31, 2016
admin

Compte rendu – Catherine Parayre (2016)

Voix plurielles 13.1 (2016) 16817 mai 2016
Voix plurielles est le journal de l’Association des professeur-e-s de français des Universités et Collèges canadiens (APFUCC).

Dugas, Daniel H. L’esprit du temps / The Spirit of Time. Sudbury : Prise de parole, 2015. 109 p.

Dans sa Théorie des couleurs, Goethe perçoit dans le jaune pur, sans aucune nuance ajoutée, une « sérénité […] doucement passionnante » ; ses effets sont « magnifiques et nobles » (767, ma traduction). Le jaune répand une « impression de chaleur » (769). Pour Wassily Kandinsky, le jaune, « agressif et insistant », perturbe (63). Dans la correspondance de Vincent Van Gogh, le jaune, qu’il soit maussade ou éclatant, se décline en une palette de nuances, et les mots pour les décrire sont aussi magiques que ses tableaux – jaune-vert, jaune d’or, jaune citron, rouge doré, citron pâle, citron soufre, la couleur des champs de blé qui lui font rêver du nord (voir lettre 659). Chez Daniel H. Dugas, le jaune emprunte ses noms à différents nuanciers que l’auteur a consultés dans un café à Sydney en Australie, par exemple « Haleine de lézard », « Rêver la Californie », « Soleil doré », « Pompidou », « Loisir S-H-360 », « Opulence S-H-300 », « Ile au trésor », « Une fin heureuse », « Cheddar fort », « Truffe agitée » et plusieurs autres. La couleur jaune est également nommée dans les poèmes de Dugas : il y a un « homme à la voix d’or » au téléphone qui promet une rencontre à venir ; « les rideaux dorés de Cartier » abaissés chaque nuit (la « joaillerie » y brille « comme des soleils ») ; « un canari / dans une volière », des bijoux qui « dorment inquiets / dans la lumière », une lumière « comme un éboulis » et encore toutes sortes d’éblouissements. Dugas a lu la Théorie des couleurs de Goethe ; mieux encore, il s’en inspire et explique comment. « Projet d’écriture sur la couleur », L’esprit du temps, nous confie son auteur, a été composé à partir de photographies que ce dernier a prises sur son chemin quotidien. Chaque jour, dans son bureau, il ouvre ses nuanciers préférés et choisit deux couleurs qui caractérisent le plus précisément les photos de la matinée ; à partir de celles-ci, il crée un court texte poétique qui reflète le moment imprimé sur l’image. Le recueil égrène ainsi des photos, des noms de couleurs, leur illustration et les textes. Ceux-ci sont bilingues ; Dugas les a traduits en français ou en anglais selon la langue de départ, pour lui qui écrit dans les deux langues, « l’occasion de multiples croisements, de fécondations qui ont contribué à rehausser le texte ou encore à le transformer substantiellement ».

L’esprit du temps, proche du carnet de voyage, du dictionnaire de couleurs, du journal personnel, pratique avant tout la description. Toutefois, celle-ci n’est ni portrait, ni paysage, ni nature morte, mais plutôt documentaire ludique, dépersonnalisé, lui-même nuancier. Collection de photos commentées, il est un album du souvenir et sa poésie du quotidien nous ouvre un monde paisible, contemplateur, immergé dans la vie.

 

Ouvrages cités

Goethe, Johann Wolfgang von. Theory of Colours. Tr. Charles Lock Eastlake. Londres : Murray, 1840. https://theoryofcolor.org/Theory+of+Colours

Kandinsky, Wassily. On the Spiritual in Art. Dir. Hilla Rebay. New York : The Solomon R. Guggenheim Foundation, 1946.

Van Gogh, Vincent. Vincent van Gogh – The Letters. The Complete Illustrated and Annotated Edition. Dir. Leo Jansen, Hans Luijten et Nienke Bakker. Amsterdam : Van Gogh Museum / Huygens Institute. http://vangoghletters.org/vg/letters.html

Catherine Parayre

Jan 27, 2016
admin

Une décennie de mouvance poétique (2016)

Astheure publiait au mois de novembre dernier une critique de « L’Acadie n’est pas une carte postale ». Ce spectacle hommage à Gérald Leblanc était présenté dans le cadre du Festival international de littérature à Montréal le 28 septembre 2015. Bien content de lire les commentaires de Geneviève D’Ortun sur ma prestation.

spectacle-lion-dor

Crédit photo : Pierre Crépô.

Des voix de l’Acadie actuelle à l’Acadie n’est pas une carte postale : une décennie de mouvance poétique marquée par l’héritage de Gérald Leblanc – Geneviève D’Ortun

27 novembre 2015 · par Astheure · dans Critique artistique.
L’Acadie n’est pas une carte postale, Éric Cormier [direction artistique et littéraire], Montréal, Festival international de littérature, 28 septembre 2015. Soirée de poésie.

Le décor du Lion d’Or est rouge ce soir, comme la majestueuse éclipse lunaire que l’univers nous a servie hier. Nous sommes dans cette salle à l’ambiance très chaleureuse, voire utérine, pour goûter la poésie présentée au Festival international de littérature (FIL), mais aussi pour marquer un triste anniversaire: celui du départ, il y a dix ans, du poète acadien Gérald Leblanc, instigateur d’un mouvement artistique urbain résolument ancré dans l’authenticité et toujours d’actualité. La salle est rouge, mais l’atmosphère est teintée de bleu. De bleu mouvant…

Soulignons qu’en mai 2004 ce même lieu s’animait pour accueillir Les voix de l’Acadie actuelle, une soirée orchestrée par Gérald Leblanc réunissant Frédric Gary Comeau, Bernard Falaise, les Païens, Marc Chops Arsenault, Éric Cormier, France Daigle, Judith Hamel, Christian Roy, Serge Patrice Thibodeau et Marie-Jo Thério. Plusieurs de ces artistes foulent à nouveau les planches du Lion d’Or ce soir pour scander que « l’Acadie n’est pas une carte postale ».

Gérald, je te connais à travers tes très fidèles amis, des artistes pour qui ton énergie vibre encore au quotidien, des gens dont tu teintes toujours les souvenirs d’un éclat de rire. Je te connais à travers ta plume puisque je n’ai pas eu la chance de te croiser ici-bas avant le 30 mai 2005, jour de ton départ. Ce soir, j’ai soif de ta poésie, j’ai hâte de te découvrir à travers le regard de tes anciens complices.

Après une introduction flamboyante du poète Jean-Paul Daoust, maître de cérémonie pour la soirée, Éric Cormier, le concepteur de l’hommage, donne le coup d’envoi. Se succèdent ensuite une projection du court-métrage Mouvance de Chris LeBlanc et des performances de Gabriel Robichaud, Georgette LeBlanc, Fredric Gary Comeau, Joseph Edgar, Daniel Dugas, Serge-Patrice Thibodeau et Marie-Jo Thério, le tout accompagné en musique par les délicieuses ambiances de Marc Chops Arsenault (basse), Bernard Falaise (guitare) et Philippe Melanson (percussions) et tissé de lectures d’œuvres de Leblanc choisies par Jean-Paul Daoust.

La réunion éclectique d’artistes de L’Acadie n’est pas une carte postale donne lieu à quelques moments de partage particulièrement réussis, denrées trop rares (et donc savoureuses) lors des conventionnelles soirées de poésie. Quel plaisir que de redécouvrir le court-métrage Mouvance qui nous fait sillonner Moncton en suivant la voix de Leblanc accompagnée des Païens[1], de rigoler devant la spontanéité désarmante de Georgette LeBlanc, d’être bercé par la voix envoûtante de Fredric Gary Comeau qui mord dans ses mots jusqu’à en briser le sens pour créer un nouveau rythme… Au chapitre des lectures percussives, le public est bien servi ce soir: les chansons enlevantes offertes par un Joseph Edgar à l’énergie communicatrice viennent agréablement ponctuer l’événement. La contribution originale de Daniel Dugas dans cet amalgame poétique vient quant à elle des montages audio-vidéo très réussis qui accompagnent ses lectures: les associations d’images proposées frappent l’imaginaire du public et fournissent à ses textes une nouvelle profondeur. Et, bien entendu, la vocaliste et improvisatrice hors pair Marie-Jo Thério rayonne sur scène, illuminant le Lion d’Or par la poésie incarnée que sont les mots de Leblanc dans sa bouche : une grandiose finale pour une soirée qui pourrait autrement, de par son format conventionnel, sombrer dans la répétition et l’uniformité.

Là où l’événement perd de son panache, c’est dans sa structure répétitive, donc prévisible, et dans ses longueurs… Déception ici face à l’uniformité des nuances dans la lecture de Gabriel Robichaud qui offre au public une performance plutôt égale sur un ton révolté et à un fort volume d’un texte coécrit avec Jean-Philippe Raîche. Complètement aux antipodes côté intensité, Serge Patrice Thibodeau livre, plus tard dans la soirée, une performance s’étirant en longueur, heureusement colorée par des interventions musicales inventives de Bernard Falaise à la guitare.

Une question subsiste à la suite de cette soirée-hommage à Gérald Leblanc: comment pourrions-nous revisiter le format traditionnel des soirées de lecture avec musique de manière à créer un spectacle engageant et mémorable ? Une partie du problème se trouve peut-être dans la courte préparation habituellement dévolue à la mise en place d’un tel événement. Bien entendu, la rencontre spontanée entre plusieurs artisans des mots et des sons peut donner lieu à des moments d’abandon et de communion d’une force brute ou encore permettre l’expression d’une fragilité ou d’une vulnérabilité troublantes: lorsque des artistes improvisent sans filet, ils embrassent le risque, ils foncent, ils se font confiance, ils se livrent et s’accueillent. Or, dans ce cas-ci nous ne sommes pas dans l’improvisation pure: le matériau de base de chaque segment est déterminé par le choix du poème et de son interprétation par l’auteur. Des périodes de répétition et d’exploration plus longues entre les invités et les musiciens permettraient peut-être de dégager plus clairement les ambiances et les sonorités particulières des textes…

Malgré l’impact de l’œuvre de Leblanc en poésie francophone nord-américaine (en entrevue, Jean-Paul Daoust le compare à Miron), le Lion d’Or n’est pas plein ce soir. Face à la diminution de la fréquentation de spectacles en salle, les artisans de la scène se voient contraints de redoubler d’efforts pour attirer le public, et la soirée de poésie n’échappe pas à ce phénomène. Peut-être que l’intérêt de ce type d’événement passe obligatoirement par une réflexion et une refonte de son format de la part de ses principaux créateurs (poètes, musiciens et concepteurs), car il ne suffit plus de simplement enchaîner des rencontres pour orchestrer un spectacle au contenu substantiel. Gérald aurait dit : « Surprenez-moi »…

Finalement, le pari de L’Acadie n’est pas une carte postale est presque gagné: des thèmes chers à Leblanc (le voyage, la quête d’identité, le positionnement social) ont été soulignés par les auteurs invités afin de créer un hommage en tissant des ponts entre son œuvre et la poésie actuelle. Par contre, la partie « hommage » de la soirée, bien que très tangible dans l’animation de Jean-Paul Daoust, n’est distillée que par quelques rares commentaires de Fredric Gary Comeau et de Joseph Edgar. Elle ne prend tout son sens que durant la prestation de Marie-Jo Thério, qui partage avec le public quelques souvenirs personnels et émouvants qu’elle garde de l’homme. Cette disparité entre le contenu émotionnel de l’animation et les prestations d’auteurs crée un hiatus avec lequel le public doit composer pour se construire une image du poète. La soirée comporte par ailleurs des extraits d’ouvrages attendus de Georgette LeBlanc et Fredric Gary Comeau.

Gérald : ton legs artistique et personnel est si riche que nous nous réunirons encore souvent pour le souligner. À la prochaine, donc. See you next time.

[1] La trame sonore du court-métrage vient d’une captation live du spectacle Les Étoiles filantes présenté au Lion d’Or en 2004.

WEB

Dec 30, 2015
admin

Les coups de cœur culturels (2015)

Bien content que mon dernier livre fasse partie des coups de cœur culturels 2015 de Sylvie Mousseau !

L’esprit du temps de Daniel H. Dugas

Poète, artiste en art médiatique et musicien, Daniel H Dugas est arrivé à la fin de l’année 2015, avec un ouvrage littéraire assez original qui allie textes poétiques, photographies et essais. Se situant entre le récit de voyage et la poésie, l’auteur de Moncton a écrit ce livre dans un café lors d’une résidence d’écrivain à Sydney en Australie. Il a utilisé des cartes d’échantillon de couleurs offertes par les compagnies de peinture, en plus de photographier des paysages, des objets et des scènes de la vie. Avec une pointe d’ironie, ce livre magnifique qui nous permet de voyager à travers la ville australienne a attiré mon attention notamment à cause du côté ludique de l’entreprise. Certains poèmes et images m’ont particulièrement touchée. Je pense, entre autres, au texte intitulé Une heure que l’on retrouve au début du recueil.

Les coups de cœur culturels 2015 de… Sylvie Mousseau
lundi 28 décembre 2015

 

Pages:12»

Daniel H. Dugas

Artiste numérique, poète et musicien, Daniel H. Dugas a participé à des expositions individuelles et de groupe ainsi qu’à plusieurs festivals et événements de poésie en Amérique du Nord, en Europe, au Mexique et en Australie. Son treizième recueil de poésie « émoji, etc. » / « emoji, etc. » vient de paraître aux Éditions Basic Bruegel.

Daniel H. Dugas is a poet, musician, and videographer. He has participated in solo and group exhibitions as well as festivals and literary events in North America, Europe, Mexico, and Australia. His thirteenth book of poetry, 'émoji, etc.' / 'emoji, etc.' has been published by the Éditions Basic Bruegel Editions.

Date : Mars / March 2022
Genre : Poésie / Poetry
Français / English

émoji, etc. / emoji, etc.

Date: Mai / May 2022
Genre: Vidéopoésie/Videopoetry
Français/English

Fundy

Archives

Shapes